Et l'Université, alors ?

[Laurent Bloch|http://www.laurentbloch.org/], pour qui j'ai le plus grand respect, a écrit pendant ce dernier mois, un [certain|http://www.laurentbloch.org/spip.php?article148] [nombre|http://www.laurentbloch.org/spip.php?article147] [de|http://www.laurentbloch.org/spip.php?article145] [billets|http://www.laurentbloch.org/spip.php?article146] quant à sa nouvelle fonction de DSI à l'Université Dauphine. Cela n'est pas sans faire écho chez moi de nombreuses réflexions dûes à mon ancien poste d'assistant Ingénieur au sein de l'Université de Limoges. Ayant vécu pendant trois ans cette situation, je peux me targuer d'avoir un peu plus de recul sur le vécu intérieur, même si Laurent a, quant à lui, beaucoup plus d'expérience que moi dans notre domaine. Ce qui est regrettable, en université, si ce n'est des castes dont je ne parlerai même pas, c'est la centralisation et la décentralisation, le tout dans un instantanée. En gros, il semble que la révolution culturelle de 1968 soit restée dans les mœurs et qu'il soit interdit d'interdire, qu'on ne puisse mener une réflexion à terme que si tout le monde est unanimement du même avis. Difficile dans ces conditions d'avancer de manière sereine et intelligente. Le bien commun étant souvent l'ennemi de l'évolution, mais l'épouse du statu quo. Je me souviens, avec tendresse, de l'année où Blaster est sorti. Premier vers, à mon sens, intéressant, qui s'attaquait à notre ami windows XP. La faille est révélée, deux semaines plus tard, un exploit est fonctionnel. Il ne reste plus qu'à attendre quinze jours pour voir un vers s'emparer du pactole. La réaction de mon supérieur technique, à cette époque, celui-là même qui ne savait pas détarer un paquet en ligne de commande ou qui tapait à deux doigts et qui croyait encore que windows était un système d'exploitation, m'avait ordonné de mettre l'affaire sous silence pour ne surtout pas affoler la population de mes collègues. À la rentrée, nous avons donc fait un déverminage en bonne et due forme. L'autre affaire sympathique se résume au crédit dont chaque laboratoire dispose. Pour une année donnée, on vous octroie une somme. Si cette somme s'avère ne pas être dépensée, non seulement on vous reprend le surplus, mais l'année d'après, vous aurez moins de crédit. C'est un traitement intelligent, n'est-ce pas ? De ce fait, j'ai vu fleurir des imprimantes laser couleur, des caméras IP, sans qu'il n'y ait de réel besoin, tout cela afin de garder les crédits qui seraient royalement octroyés l'année suivante. On parle souvent de déficit, j'aurai plutôt tendance à visualiser une gestion hors du temps. Pour finir, je ne parlerai pas des passe-droits, de promotions douteuses, de grilles de salaire improbables, ni de l'armée mexicaine d'une vingtaine de personnes là où la moitié suffisent amplement. Je ne parlerai pas non plus de pressions irrespectueuse d'hommes envers leurs collègues ou de réflexions à des subordonnés que la politesse même ne pourrait tolérer. Non, au lieu de cela, je vous dirai que je garde un très bon souvenir de ma période de travail à l'université, j'y ai passé du bon temps, découvert quelques gens intéressants (mais aussi de vrais salauds), qu'il y a la possibilité d'amener d'extraordinaires changements, mais que cela passera par une meilleure gestion des ressources humaines, qu'il faut une vraie gestion de carrière, un turn-over plus important (quoi, un poste à vie, ce n'est pas une promotion ?) et un peu de confrontation avec la production en entreprise privée. Je dédie ce billet à Laurent, qui a su me l'inspirer, mais également à tous mes collègues qui me lisent, et qui se reconnaîtrons, d'un côté ou de l'autre de la barrière :) (Pour Régis, PP et Pierre, je ne me fais pas de soucis, hihi !)