Non, maître !

{{Tentons de résumer ce que dit la loi DADVSI.}} Je tiens tout de même à préciser que, sauf erreur de ma part, DADVSI n'est pas encore une loi, mais un projet de loi. Il y a une grande différence, puisque dans le second cas, rien ne s'applique encore, et cette "loi" est donc en discussion. {{Il est tout à fait licite de ne vendre qu'un droit limité (le morceau ne peut être écouté qu'un nombre de fois limité, ou sur une période limitée). Si l'acheteur n'est pas d'accord, il n'achète pas}} De même, il est tout à fait licite de ne pas avoir de voiture, de ne pas avoir la télévision, de ne pas avoir d'ordinateur ni Internet. Oui. Nous avons le droit de revenir avant l'ère de la révolution industrielle ; nous __pouvons__ vivre dans une grotte. Seulement, j'aime la culture, et je suis heureux que __l'industrie__ ne me dicte pas sur quel matériel je __dois__ lire tel ou tel support. J'__exige__ que soit respecté mon __droit__ à la copie privée et qu'en ce sens, il ne soit pas dénigré. {{Par exemple, un groupe de communication propose de télécharger des films visibles sur ordinateur, qui ne peuvent être regardés que pendant 24 heures, pour 3 euros, ce qui est moins cher qu'un DVD que parfois, on ne regarde qu'une fois. Idéal pour ceux qui voyagent avec leur portable. Je me souviens avoir vu un service vendant des DVD qu'un produit chimique rend illisible au bout de quelques heures.}} {{Ce sont des mesures techniques efficaces, et tout à fait licites en soi.}} Tout à fait. Il est aussi légal de construire des automobiles qui permettent d'atteindre des vitesses entre 130 et 270 km/h. Bien que la législation française réprime très fermement le fait de dépasser les limites de vitesse. Pourquoi laisse t-on deux poids, deux mesures ? D'un côté, on __oblige__ la limitation d'usage et de l'autre, on autorise l'abération ? À qui profite (ou non) le crime ? (Quelque esprit sauvageons rajouterait "et à qui vont bénéficier les recettes des amendes ?", mais nous ne sommes point de ceux-là.) {{Nul n'imposera à Bloïc™ de mettre des DRM sur ses podcast.}} Si ce n'est peut être une volonté de Bloïc, cela sera peut être un impératif matériel... J'entends par là que si nous allons droit dans la DADVSI, qu'empêchera les fabriquant de dire demain : "pour le plus grand bien du public, pour sa protection, je n'accèpte plus que des fichiers avec DRM, afin de s'assurer que ce ne sont pas des virus" ? {{Les logiciels libres (de lecture d'oeuvres numériques, Linux, Firefox et Dotclear ne sont pas concernés) sont-ils menacés ?}} {{A première vue, non, je ne vois pas en quoi. Les concepteurs de VLC doivent pouvoir obtenir des licences d'utilisation des DRM dans des conditions non discriminatoires. Je sais que cette portion du programme, nécessairement inaccessible, contrevient aux règles définissant les logiciels libres qui doivent être intégralement accessibles en code source. Mais là, il y a conflit entre une loi et une définition. C'est la loi qui l'emporte.}} Honnêtement, j'ai cru me sentir mal, appeler le 118 911 (c'est pas les secours ?). Que lis-je ? Maître Éolas qui de u-blog est passé à dotclear, qui d'un outil rédactionnel moyen est passé à NVU, qui a laissé tomber son MSIE est use avec force d'un Firefox, que lis-je ?? Il me semblait pourtant clairement définit la notion de logiciel libre : # la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages, # la liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à vos besoins, # la liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin, # la liberté d'améliorer le programme et de publier vos améliorations, pour en faire profiter toute la communauté. Lorsque vous dîtes que les logiciels libres ne sont pas menacés, je suis désolé, mais je vous crois dans l'erreur. En effet, il sera inhérent à tous ceux qui souhaitent faire de la distribution de s'assurer de la gestion des DRM. En effet, pourquoi parler autant de peer to peer sinon ?? J'en reviens à mon post initial sur la DADVSI. Il faudra mettre en place toutes les mesures de protection pour tout serveur permettant le transfert de fichiers (ftp, ssh, smtp, http, https, p2p, ...). Insérer du code propriétaire dans un logiciel libre tend à le rendre non libre (cf la licence GPL). Le fait de ne plus pouvoir exécuter, consulter ou (re)distribuer librement les logiciels libres signifie donc la mort du logiciel libre. Il y a conflit entre une loi et une définition : où est la définition ? Une licence n'est elle pas un acte légal liant le contractant et le contracté ? D'après Robert (mon pote) : : __Licence__ : Droit, liberté (de faire ou de dire qqch.) en vertu d'une permission donnée par une autorité supérieure. Ce qui nous adjoint de suivre un EULA, n'est ce pas la loi elle-même ? Le fait de ne pas copier, ne pas décompiler (__sauf pour des raisons d'interopérabilité__, rappelons-le !), ne pas utiliser sans s'être acquiter du droit d'une licence, n'est ce pas cela que la loi demande pour les logiciels propriétaire ? Ou ais-je mal compris ? La licence d'un logiciel libre, alors, fait également usage de la loi, dans le même droit. Si une loi est stupide et ne protège que quelques intérêts, n'avons nous pas le droit de demander à cette loi de changer, afin de conserver les intérêts du __plus grand nombre__ ? Devons nous laisser des industriels faire la loi ? Où devons-nous demander __aux représentants__ du peuple de faire ce que le peuple demande ? Une vieille devise sur un autre continent dit : c'est un gouvernement du peuple, par le peuple et avec le peuple. Cela rappelle t-il quelque chose à quelqu'un ? Voilà, quelques mots pour vous, maître Éolas. Pour ceux qui ne connaîtraient pas Éolas, c'est, de ce que j'en sais, un grand juriste, qui connaît bien son affaire. C'est également un trolleur fou qui aime les discussions posées. Si vous ne connaissez pas encore son blog, courrez-y, vous ne le regretterez pas ! Chez [Maître Éolas|http://maitre.eolas.free.fr|fr].